Une Sud-Coréenne
remporte un concours de beauté pour travestis
Une Sud-Coréenne appelée "Mini" a remporté la sixième édition de la "Miss International Queen", un concours de beauté pour travestis s'adressant selon les organisateurs à ceux "intéressés par la beauté et l'égalité".
Une Sud-Coréenne appelée "Mini" a remporté la sixième édition de la "Miss International Queen", un concours de beauté pour travestis s'adressant selon les organisateurs à ceux "intéressés par la beauté et l'égalité".
Mini, designer de profession, s'est imposée face à ses concurrentes originaires de 15 pays différents, s'emparant de la couronne et d'un prix de 10.000 dollars (7.315 euros) à l'issue de l'évènement qui s'est déroulé dans la station balnéaire thaïlandaise de Pattaya.
A 27 ans, elle est la première Sud-Coréenne à remporter le titre, ont annoncé les organisateurs. Mini a aussi obtenu le prix du meilleur costume national.
Les juges, qui ont fait leur choix en observant les visages et la peau aussi bien que l'attitude et l'intelligence, ont déclaré dans un communiqué avoir été impressionnés par la "beauté parfaite" de Mini.
Le podium a été complété par Ami Takeuchi, une Japonaise, et Stasha Sanchez, une Américaine.
Douze des 23 concurrents venaient d'Asie, quatre d'Europe et sept du continent américain.
Doc Martens - Dress code 2011
Les fameuses bottines du docteur Martens faisant actuellement leur grand retour au coeur du dressing des modeuses, il est temps de réfléchir à comment les adapter au dress code de la saison, afin de ne pas tomber dans des travers stylistiques caricaturaux. Si l'exercice s'avère beaucoup moins aisé qu'il n'y paraît, il en vaut néanmoins la peine, une paire de Doc pouvant - avec un brin de savoir-faire - emmener un look casual sur le sentier de la branchitude up-to-date...
Entre leur collaboration avec le Comptoir des Cotonniers et leur présence aussi bien sur le défilé Jean Paul Gaultier automne/hiver 2010 qu'aux pieds des mannequins en backstage durant la dernière fashion week, les Doc Martens peuvent se targuer d'avoir réussi leur come-back.
Oui mais voilà, ces bottines aux surpiqûres jaunes étant encore associées - dans l'inconscient collectif - à de multiples images toutes plus datées les unes que les autres, il était fondamental d'édicter une petite liste de do and don't sur le sujet, de manière à éviter quelques expériences fâcheuses. Car si les petites Anglaises et certaines fashionistas filiformes peuvent se permettre de mixer leurs Docs à des vêtements hétéroclites (dignes du film Absolutely Fabulous) sans que l'on n'y trouve rien à redire, le commun des mortels se devra de suivre quelques règles...
Tout d'abord, on évitera sans aucun regret les modèles montants au-delà de 8 trous. En effet, si les cuissardes sont dans l'air du temps et que Jean Paul Gaultier a imaginé une doc allant au-delà du genou, ce genre de digression goth-punk ne peut raisonnablement rien amener de bon. Il faudra donc opter pour un modèle englobant la cheville et s'arrêtant au début du mollet.
Niveau couleurs, on note que le noir reste un choix peu risqué, qui nous permettra d'adopter de nombreux styles différents. Le blanc peut lui aussi être envisagé, à condition de le traiter en douceur et non en contrastes (on le mariera alors à un jean cigarette immaculé surplombé d'une chemise en jean délavé et d'un maxi gilet perle sans manches).
Par ailleurs, la teinte tabac se mariant à la perfection aux kaki, bronze et autres vert jungle (des couleurs qui nous font rêver depuis le dernier défilé Balmain), elle pourra elle aussi être plébiscitée pour cet hiver. On laissera par contre les déclinaisons fluo aux night-clubbeuses adeptes de la dégaine eighties et les graphismes en tous genres aux originales assumées (dans le domaine de la doc imprimée, seuls les modèles fleuris et patinés par les années pourront s'intégrer joliment à une allure boho rétro à la Iekeliene Stange).
Concernant le dress code 09/10 applicable aux Doc Martens, on s'inspirera comme souvent du mantra "Less is more", ce genre de chaussures apportant suffisamment de caractère à une tenue pour que l'on ne soit pas obligé de la surcharger. On s'imposera également une contrainte supplémentaire en prenant garde de ne pas tomber dans des styles trop connotés. On oubliera ainsi les total looks loose noir charbon ainsi que ceux s'emparant de l'imprimé léopard, tandis que l'on brûlera nos mini-jupes écossaises (afin de de pas ressembler à cela). On prendra également soin d'éviter les pièces trop grungy ou trop japonaises goth'.
Par contre, on mettra l'accent sur des looks élancés, tour à tour classiques, casual, warmy ou légèrement rock. On pourra ainsi se composer une dégaine faussement sage mettant en valeur une paire de Doc Martens - 8 trous ou basses, noir réglisse ou chocolat - en misant sur des matières nobles telles que le tweed ou la soie. On pensera alors à mélanger blazer caramel, blouse blanche, short denim taille haute, snood anthracite, collants opaques noirs et Doc, faisant ainsi twister l'imagerie preppy.
Par ailleurs, le trio slim délavé/sweat gris/blazer noir réchauffé d'un bonnet noir à fines côtes nous permettra d'échanger nos sempiternelles Converses contre une paire de Docs, et cela sans perdre au change. De leur côté, les bottines marron pourront nous amener à composer de chaleureux camaïeux de couleurs à la Missoni. Elles intégreront ainsi de nombreuses silhouettes, telles que slim kaki/cardigan lie de vin loose/tee-shirt café au lait flou/maxi gilet caramel chiné, ou encore leggings taupe light/cardigan oversize nude/tunique loose bleu ciel/pardessus châtaigne/snood camel.
Les inconditionnelles de la dégaine rock pourront quant à elle oser le total look noir, à condition de jouer sur les nuances de couleurs et de faire soft sur les détails. Elles préféreront donc un perfecto doublé d'un long cardigan (porté sur un slim gris éclairé d'un sac pointu) à une déferlante de studs et de piques, tout Gareth Pugh soient-ils...
Pour finir, celles qui possèdent une silhouette gracile pourront associer - en soirée - une paire de Docs à leurs petites robe Hervé Léger, tandis que les amoureuses du style Christopher Bailey marieront sans hésiter robe blanche, peau de mouton retournée et Docs marron...
Par Coco dans Analyse des Tendances Portrait : Jun Takahashi
Depuis que le styliste japonais Jun Takahashi a décidé de présenter ses collections durant la fashion week parisienne (il y a de cela bientôt six ans), son approche du vêtement, à la fois déjantée, esthétique et conceptuelle (une sorte de mix entre Margiela, Westwood et Raf Simons) ne cesse de séduire la critique. Visionnaire, hors normes, ami de Rei Kawakubo et jeune prodige au discours entier, loin des calculs commerciaux ambiants, Jun Takahashi est un diamant brut au cœur du monde de la mode.
Jun Takahashi n'est pas un simple styliste qui dessine des vêtements pour "faire de la mode", c'est un artiste à part entière qui se sert de ce média pour diffuser ses idées. Il s'exprime également par le biais la musique, de la photo et du graphisme. Jeune, il occupe la scène underground japonaise. Il est DJ et leader d'un groupe baptisé "Tokyo Sex Pistols" et il sera surnommé Jonio en référence au chanteur des Sex Pistols Johnny Rotten.
Il évolue donc dans le milieu punk japonais, fréquente assidûment le quartier Harajuku, se gorge comme une éponge de tout ce qui l'entoure et développe un style urbain inédit (rock-poètique), qu'il pourra développer dans la meilleure école de mode d'Asie : la Bunka Academy. À la fin de ses études, il crée son propre label, "Undercover", qui devient très vite une référence auprès des jeunes tokyoïtes et qui se voit récompensé par de multiples prix, dont le prix Mainichi qui avait déjà récompensé des figures telles que Issey Miyake et Junya Watanabe.
La marque, qui avait vu le jour dans une petite boutique d'Harajuku, grandit alors de façon exponentielle : plus de 31 points de vente voient rapidement le jour sur le sol japonais. Que ce soit la robe à 2500$ ou les chaussettes à 30$, les fashionistas se ruent littéralement sur les produits de la griffe.
Jun Takahashi distille dans ses collections références punk et odes à la déconstruction. Il dit vouloir explorer le côté obscur des choses, parvenir à mettre sur un plan d'égalité beauté et laideur, annihiler la barrière entre les deux et les mixer afin de créer une nouvelle harmonie. Son travail se positionne à cheval entre le streetwear et la mode pure, celle des créateurs qui défilent lors des fashion week.
Ses créations suintent la rébellion, l'unestablishment, et se veulent "mignonnes mais effrayantes, belles mais laides". Jun Takahashi aime réunir les paradoxes, faire se percuter les contraires, et c'est sur cette idée qu'il construit son travail. Pour lui, la mode et la conscience sociale - voire politique - ne sont absolument pas opposées, bien au contraire. C'est ainsi l'un des rares designers à affirmer ses idées ou à prendre position à travers ses défilés, le tout avec talent et intelligence.
Même s'il sait que c'est impossible, il déclare qu'il aimerait changer le monde grâce à ses vêtements. Il pense également qu'un vêtement peut générer autre chose comme réaction : qu'un "Oh, super ce look", et qu'à travers lui on peut faire passer des idées constructives.
Son génie azimuté, son néo-utopisme ainsi que sa candeur trash et punk éveillent l'intérêt de la grande dame de la mode avant-gardiste japonaise, Rei Kawakubo. Entre eux, un respect mutuel s'installe rapidement. C'est ainsi elle qui le poussera à aller présenter ses collections en France lors de la semaine parisienne du prêt-à-porter.
Mais pour cela, Jun Takahashi doit effectuer un repositionnement au niveau de sa cible. En effet, la façon de consommer la mode au Japon n'ayant rien à voir avec celle des Européens, il fallait viser une clientèle plus mature, plus adulte, ayant les moyens et à l'esprit rebelle.
Il débarque donc en 2002 sur les catwalks parisiens, traitant ses défilés comme des happenings, qui deviennent très vite le rendez-vous branché-arty de la semaine de la mode. Il travaille les déconstructions, les métaphores, le grunge et la délicatesse, les étoffes fragiles et le sportswear, et confère à ce style une nouvelle énergie.
Ses premières présentations, bien que favorablement accueillies par la critique, n'en étaient pas moins peu accessibles. Il a su depuis quelques saisons rendre son propos plus lisible, ce qui ne le rend que plus désirable. En effet, s'il épure son style, il n'a rien perdu de son imagination destroy, de sa fascination pour la confusion des genres et de son talent transartistique, voire expérimental.
Il dit tirer son inspiration de la rue, d'une rue nippone idéale qui ne siège que dans son esprit... Si son travail est intense, décomplexé et plébiscité, il est curieux de constater que le styliste n'en est pas moins peu sûr de lui. Il n'aime guère être sous les spotlights et préfère œuvrer dans l'ombre. Il n'est jamais satisfait de ce qu'il produit et désire sans cesse aller plus loin, trouver quelque chose de nouveau, de plus fort, à la fois portable et transcendant.
Tout cela lui permet de perdurer et de surprendre sans cesse : sa collection automne-hiver 2007/2008 offrait ainsi une vision inédite et éclairée du vestiaire du futur, où le climat jouerait à pile ou face. Quant à l'opus été 2008, il délaissait quelques instants le "dark side" si cher au créateur, pour se focaliser sur une modernisation du style années 30 pour le moins étonnante, pointue et captivante…
Par Coco dans Les Grands Créateurs